"Ni première photographie ni consultation bibliographique" : conference-fake de Lourdes de Sanjosé (23-03-2021)

Que le niveau de Lourdes de Sanjosé Llongueras en tant que chercheuse est très faible, c’est une chose qui est devenue évidente tout au long de son exposé sur le retable d'Aralar (ou Frontal de San Miguel de Excelsis). Et pour preuve, l’« échantillon » que je rapporte ci-dessous.

Au cours de la première partie de sa conférence, en évoquant l’état II du retable – c’est-à-dire l’étape où il a cessé d’être un frontal – elle a émis ce commentaire surprenant :

« ...nous le démontrerons[??] aussi grâce à des photographies historiques que nous possédons. La plus ancienne, à notre connaissance, date de 1916. Si quelqu’un en connaît une plus ancienne, ce serait très intéressant de la découvrir... »

La photographie à laquelle elle fait allusion appartient au Archive Mas et est parfaitement connue. Elle est d’ailleurs disponible sur les portails web des Archives Royales de Navarre (Archivo Abierto) ainsi que sur celui du Département de la Culture du Gouvernement de Navarre (CK Cultura Navarra).

Retablo de Aralar, 1916. Arxiu Mas

Eh bien, si l’on consulte l’un de ces portails pour chercher ladite photographie, on verra que parmi les options proposées figurent également d’autres photographies historiques.


Si l’on clique ensuite sur l’image signée Julio Altadill, on découvre — ô surprise ! — qu’il s’agit d’une photographie qu’il a remise à la Commission des Monuments Historiques et Artistiques de Navarre lors de la séance du 7 octobre 1902 !!!!!!


Retablo de Aralar, 1902. Julio Altadill

Inutile d’en dire plus, n’est-ce pas ? Et dire qu’elle a affirmé cela après cinq années à “étudier” le retable ! Cette “anecdote” si révélatrice n’est pas non plus à l’honneur d’Alicia Ancho, cheffe de la Section des Biens Mobiliers du Service du Patrimoine du Gouvernement de Navarre, qui s’est jointe avec enthousiasme au projet pour lui apporter un appui technique. Cela montre également que la principale responsable de la conservation du retable ne semble pas très au courant...

Malheureusement, une telle absurdité ne s’arrête pas là. Car... il existe en réalité des photographies antérieures à celle d’Altadill. La “experte” l’aurait su si elle avait vraiment appliqué ce qu’elle-même, en tant que très docte historienne de l’art, nous a “révélé” devoir faire avant d’aborder l’étude d’une œuvre :

« ...Pour entamer notre étude du frontal, il est essentiel de connaître toute l’historiographie qui s’est construite autour... toutes ces publications sont anciennes ; certaines ont été dépassées ; mais il est nécessaire de toutes les connaître si l’on veut essayer d’aller un peu plus loin que ce qui a déjà été dit... »

Si elle l’avait réellement fait, elle saurait que les photographies les plus anciennes du retable sont celles prises par Eugène Roulin, lors de sa visite au sanctuaire en 1901, et qu’il fit connaître en 1903 dans deux articles publiés dans des revues françaises spécialisées en art.



La conclusion ne peut donc être que limpide : après cinq ans de recherches, Lourdes de Sanjosé n’a pas lu Eugène Roulin, véritable découvreur artistique du retable d’Aralar et l’un des pionniers de l’étude de l’art de Limoges. Chercheuse ? Experte ? On repassera.



©Manuel Sagastibelza

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