"La mère de tous les mensonges" : conférence-fake de Lourdes de Sanjosé (23-03-2021)

Que font les menteurs lorsqu’ils sont démasqués ? Eh bien, ils fuient en avant avec une contre-vérité encore plus grande. Comme l’a si bien dit Alexander Pope, « celui qui dit un mensonge doit en inventer vingt autres pour le soutenir ».

Lourdes de Sanjosé a su, grâce à quatre billets que j’ai publiés en janvier 2021, que je révélais qu’elle n’était experte ni en orfèvrerie médiévale ni en émaux de Limoges, les deux compétences que le chapelain du sanctuaire, Mikel Garciandia, lui avait généreusement attribuées lorsqu’il lui confia “l’étude définitive” du retable d'Aralar.


Consciente de cela, la “experte catalane” a rapidement élaboré une réalité alternative pour contrer le fait qu’il était devenu évident que, jusqu’en mars 2016, elle ne savait absolument pas à quoi ressemblait le retable d’Aralar. Elle choisit d’activer cette fiction lors de sa conférence “fake”, donnée le 23 mars 2021 dans l’auditorium du séminaire de Pampelune. Il n’a pas fallu attendre longtemps pour entendre ce genre de déclaration :

« Notre [elle parle toujours au pluriel] relation avec le frontal est très, très ancienne. Une grande partie de notre thèse de doctorat porte sur l’étude des émaux médiévaux, en particulier ceux de Limoges, connus sous le nom de “l’Œuvre de Limoges”, dont [le retable] est un représentant... »...”

Premiers mensonges. Sa relation avec le retable n’est ni “très très ancienne” ni issue de sa thèse de doctorat, soutenue en janvier 2016, puisqu’elle n’y mentionne jamais le retable dans les 1673 pages (quel gaspillage de papier !!!). Elle cite, par exemple, la pyxide de l’église d’Esparza de Galar, mais le retable… même pas en bibliographie ! Et elle continue :

« ...C’est de là qu’est né notre intérêt pour approfondir la connaissance du frontal, car nous avons perçu dès le premier contact qu’il s’agissait d’une œuvre majeure de cet atelier limousin, le plus important de la seconde moitié du XIIe siècle... »...”

Mensonge de plus. Comme on l’a déjà montré dans des billets précédents, lorsqu’elle commence à “l’étudier” en avril 2016, elle part du principe que le frontal a été fabriqué dans un atelier navarrais. Et n’oublions pas sa fameuse affirmation selon laquelle il n’existe aucune œuvre d’orfèvrerie de meilleure qualité que celle du frontal de Silos. Même le retable de la Pentecôte (le retable de Stavelot) du musée de Cluny, qu’elle classe en deuxième position, ne trouve à ses yeux aucune autre œuvre à son niveau. Et maintenant, attention :

« ...Il fallait lui consacrer le temps nécessaire à son étude, et c’est dans cet esprit que nous avons orienté notre recherche. De nombreuses années se sont écoulées depuis notre première visite au sanctuaire. De nombreuses années. Des visites répétées année après année, jusqu’au jour où nous avons eu une longue conversation avec le père Mikel [Garciandia]... »

Et voilà le “mère de tous les mensonges”. Comme le font les menteurs pathologiques, Lourdes de Sanjosé exagère la contre-vérité pour la rendre plus crédible. Ainsi, au “très très ancienne” déjà cité concernant sa relation avec le retable, elle ajoute maintenant un “de nombreuses années... de nombreuses” pour cacher que sa première visite remonte à mars 2016, et un “année après année” pour ne pas avouer que sa rencontre avec Garciandia a eu lieu le mois suivant..


Tandis que “l'experte” mentait avec un tel aplomb, j’ai tourné les yeux vers le chapelain Mikel Garciandia, assis à ma gauche — de l’autre côté de l’allée — pour voir sa réaction. Il n’a pas bronché. J’imagine qu’il se disait : “cette nana ment mieux que moi”.

Si nous convenons que le mensonge est le plus grand ennemi de la science, la première chose que devraient faire les responsables de la culture du Gouvernement de Navarre est d’annuler immédiatement la publication du volume dans lequel cette imposture cherche à laisser trace de son “étude définitive”. Cette imposture intellectuelle s’appuie sur le fait qu’ils sont très peu, parmi les historiens de l’art, à connaître un tant soit peu l’œuvre de Limoges. Et parmi ceux-là, presque aucun n’a été capable d’apporter une quelconque nouveauté ces dernières années.

©Manuel Sagastibelza

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